On peut regretter que le bac philo soit terminé pour cette année, le concept de libération fiscale offrait une question magnifique : peut-on avoir du sens quand on ne prouve rien ?
Le jour de libération fiscale est le premier jour de l'année où ce que l'on gagne nous appartient sans que nous ayons à le reverser à l'État. Un tel concept ne peut laisser indifférents ni les libéraux, ni les étatistes, pour des motifs radicalement opposés bien sûr. Au delà de ces réactions, je constate que cette notion agace aussi pas mal d'économistes pour une bonne raison : ce concept ne prouve rien concrètement.
En effet, le fait que les prélèvements obligatoires soient très élevés en France ne dit rien sur l'utilisation qui est faite des fonds captés.
Le prix d'un bien ou d'un service est relativisé par la satisfaction qu'on en retire. Si une forte dépense publique se traduit par un mieux-être de la population et de l'économie du pays, dans un univers parallèle, par exemple, alors elle est bonne et bien pensée.
Si on examine la situation des services publics en France, qu'il s'agisse des hôpitaux, de la police, de l'armée, de l'école ou l'enseignement supérieur, il est difficile de parler de mieux-être. Quant à l'économie et au chômage, malgré une conjoncture internationale exceptionnellement favorable, on attend toujours une amélioration réelle.
L'insatisfaction du citoyen français est chaque jour plus palpable, qu'il soit simple usager des services publics ou fonctionnaire. Dans ce contexte de frustration, le jour de la libération fiscale prend tout son sens. Qui peut accepter un coût élevé pour un service plus que médiocre ?
Cette journée est comme une facture récapitulative. On sait qu'on paye cher mais de façons si diverses et si fractionnées dans le temps qu'on visualiserait mal le total sans cette date. Dans un autre contexte, elle n'aurait pas le même écho.
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